Angel Studios en croisade contre la « culture woke » d’Hollywood | Radio-Canada (2024)

Exploiter les failles d'Hollywood et sa supposée «culture woke»: voilà le leitmotiv d'Angel Studios, maison de production qui a connu un grand succès l'été dernier avec le film Sound of Freedom, encensé par la droite américaine et les complotistes de QAnon.

Hollywood, ce n'est qu'une bulle. Ils ne sont pas connectés au citoyen moyen, a déclaré auprès de l'AFP Jordan Harmon, le cofondateur du petit studio. Nous faisons des films pour les 90% restants [des Américains].

Créé par quatre frères mormons en Utah, terre conservatrice de l'Ouest américain, Angel Studios s'est fait un nom en rachetant Sound of Freedom, un suspense sur la pédocriminalité dont la sortie avait initialement été annulée par Disney.

Le film s'est imposé en surprise au box-office mondial l'été dernier, avec des recettes de 250millions de dollars américains (343millions de dollars canadiens). Une performance un brin humiliante pour Disney, qui essuyait au même moment l'échec commercial de son cinquième IndianaJones.

Inspiré du combat d'un agent américain contre un réseau de traite des mineurs, Sound of Freedom s'est taillé une réputation sulfureuse, à cause de son discours très religieux sur la pédophilie et de son succès auprès des sphères complotistes, qui l'ont brandi en étendard.

Mais pour M.Harmon, le phénomène révèle surtout l'incapacité d'Hollywood à appréhender les guerres culturelles qui fracturent l'Amérique.

Des abonnés qui votent pour les films à produire

Angel Studios a acquis le film grâce à son modèle d'abonnement, où les abonnés votent pour les œuvres que la maison de production devrait produire ou distribuer. C'est juste le b.a.-ba de l'entrepreneuriat, affirme le dirigeant. Écouter le client, et agir.

À ses débuts, l'entreprise s'appelait VidAngel et promettait aux familles l'accès à des productions hollywoodiennes, censurées des seins, du sang et des gros mots.

Mais des litiges judiciaires pour violation du droit d'auteur l'ont poussé à une refonte: la structure a opté pour la production d'œuvres originales et s'est choisi un nouveau nom.

Angel Studios a fait des thèmes chrétiens sa marque de fabrique. Son but assumé est de produire des histoires qui amplifient la lumière, comme la série L'Élu sur la vie de Jésus-Christ.

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Mais l'entreprise fait polémique depuis le succès de Sound of Freedom.

Des recettes gonflées artificiellement?

Son modèle, qui permettait aux fans d'acheter des billets pour des inconnus afin d’amplifier la diffusion du message du film, a été accusé de gonfler artificiellement ses chiffres au box-office.

Ses détracteurs se sont demandé comment l'entreprise utilisait réellement cet argent, ce qui a conduit Angel Studios à publier le détail des coûts et bénéfices du film.

Encensé par la mouvance QAnon, qui croit à l'existence d'un complot pédosataniste mis en œuvre par les élites américaines, le film a été accusé de colporter un message dangereux. Il a aussi été critiqué pour ses exagérations sur la réalité du trafic de mineurs, dépeint par l’entremise d’une infiltration romancée de la mafia colombienne.

Tout le monde l'a soudainement présenté comme un film de droite, alors qu'en réalité, il n'y a rien dedans qui penche à droite, rétorque Jordan Harmon.

Angel Studios mise désormais sur son prochain film, Sound of Hope: The Story of Possum Trot, une œuvre structurée par un message militant.

Le long métrage, qui doit sortir le week-end du 4juillet –la fête nationale américaine–, est basé sur l'histoire vraie d'une petite ville du Texas, où 22familles ont décidé d'adopter des enfants à risque pour pallier le manque de familles d'accueil pendant les années1990.

Le film est très, très pro-vie, résume M.Harmon, sans pour autant aborder frontalement la question de l'avortement. Un message qui ne manquera pas de résonner, en plein milieu d'une campagne présidentielle fortement marquée par les débats sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Rivaliser avec Disney

Le studio travaille également à un film d'animation sur le roi David pour l'an prochain, et assure vouloir rivaliser avec Disney au plus haut niveau sur ce terrain.

Car M. Harmon n'a pas de mots assez durs pour critiquer ce qu'il considère comme le wokisme du géant du divertissem*nt, qui a notamment introduit des thèmes LGBTQ+ dans sa récente série Star Wars: The Acolyte.

La firme centenaire s'est discréditée aux yeux des Américains, lance-t-il. Elle incarne selon lui un Hollywood qui privilégie la politique au détriment de la narration.

À lire aussi:

  • Non, le film Sound of Freedom n’a pas été censuré auQuébec
  • Disney+ diffuse un avertissem*nt en préambule de ses films «culturellement datés»
  • Une employée de Disney meurt dans un accident de voiturette de golf
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